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Téhéran vend-il la poésie au poids ? Mythe ou réalité
La poésie vendue au poids à Téhéran: enquête sur une légende
Téhéran vend-il la poésie au poids ? Mythe ou réalité
Une enquête sur l’idée de poèmes vendus au poids à Téhéran: entre amour des vers, marchés et recyclage du papier, nous démêlons le mythe de la réalité.
2025-12-13T04:21:01+03:00
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Une histoire accrocheuse circule en ligne: quelque part sur un marché de Téhéran, on pourrait acheter non pas des livres mais des poèmes — vendus, au sens propre, au poids. La scène se dessine sans effort: un client s’approche d’un étal, le vendeur puise une poignée de vers comme on mesure des fruits ou des épices. Le tableau a un charme d’Orient, mais une question persiste: repose-t-il sur quelque chose de tangible?Une ville qui chérit vraiment la poésieTéhéran est une capitale vaste et animée où la lecture et le goût des lettres tiennent une place à part. Les poètes y frôlent le statut d’icônes, et l’on parle de vers aussi naturellement que de l’actualité. Beaucoup d’habitants s’essaient à l’écriture: l’intérêt pour la poésie fait partie du quotidien de la ville.Parmi les lieux incontournables du livre figure le Tehran Book Garden. Plus qu’une librairie: un grand pôle culturel avec expositions, festivals et des milliers de titres à la vente. L’endroit respire la modernité et l’hospitalité. Mais ici, nul ne pèse des poèmes: on n’y voit que des livres sur les étagères.Et les bazars, alors?Les marchés de Téhéran sont légion. Le célèbre Grand Bazar paraît tout proposer, des épices aux tapis, et des lieux plus intimes comme le bazar de Tajrish ont leur propre cadence. Pourtant, ni les guides ni les sources locales ne mentionnent la poésie comme marchandise — a fortiori vendue au gramme.Il arrive qu’on croise des stands de vieux livres ou de manuscrits: cela relève de la brocante et des antiquités, pas de sacs de vers.Légende ou métaphore bien trouvée?Certains sites russophones décrivent des marchés de la poésie où l’on pourrait troquer un poème contre une bouteille d’eau. À y regarder de près, tout cela tient davantage de l’image littéraire que d’un lieu qu’on serait capable d’indiquer sur un plan de Téhéran.Aucun reportage, blog ou chronique culturelle consacrés à la ville n’en a confirmé l’existence.Et si cela existait tout de même quelque part?On imagine sans peine des amateurs de vers se retrouver dans une ruelle calme, ou une rencontre informelle d’auteurs. De tels moments existent en Iran: on y lit, on débat, on échange des livres. Mais rien ne prouve, à ce jour, que quelqu’un, où que ce soit dans la ville, vende la poésie au sens propre.D’après le portail Turistas, le mythe remonterait à l’époque où le papier en Iran — y compris de vieux manuscrits — était remis au recyclage au kilogramme. Peut-être que des poèmes oubliés se sont retrouvés dans ces liasses, et ce détail prosaïque aurait peu à peu glissé vers une légende romantique de la poésie vendue au poids.
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2025
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La poésie vendue au poids à Téhéran: enquête sur une légende
Une enquête sur l’idée de poèmes vendus au poids à Téhéran: entre amour des vers, marchés et recyclage du papier, nous démêlons le mythe de la réalité.
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Une histoire accrocheuse circule en ligne: quelque part sur un marché de Téhéran, on pourrait acheter non pas des livres mais des poèmes — vendus, au sens propre, au poids. La scène se dessine sans effort: un client s’approche d’un étal, le vendeur puise une poignée de vers comme on mesure des fruits ou des épices. Le tableau a un charme d’Orient, mais une question persiste: repose-t-il sur quelque chose de tangible?
Une ville qui chérit vraiment la poésie
Téhéran est une capitale vaste et animée où la lecture et le goût des lettres tiennent une place à part. Les poètes y frôlent le statut d’icônes, et l’on parle de vers aussi naturellement que de l’actualité. Beaucoup d’habitants s’essaient à l’écriture: l’intérêt pour la poésie fait partie du quotidien de la ville.
Parmi les lieux incontournables du livre figure le Tehran Book Garden. Plus qu’une librairie: un grand pôle culturel avec expositions, festivals et des milliers de titres à la vente. L’endroit respire la modernité et l’hospitalité. Mais ici, nul ne pèse des poèmes: on n’y voit que des livres sur les étagères.
Et les bazars, alors?
Les marchés de Téhéran sont légion. Le célèbre Grand Bazar paraît tout proposer, des épices aux tapis, et des lieux plus intimes comme le bazar de Tajrish ont leur propre cadence. Pourtant, ni les guides ni les sources locales ne mentionnent la poésie comme marchandise — a fortiori vendue au gramme.
Il arrive qu’on croise des stands de vieux livres ou de manuscrits: cela relève de la brocante et des antiquités, pas de sacs de vers.
Légende ou métaphore bien trouvée?
Certains sites russophones décrivent des marchés de la poésie où l’on pourrait troquer un poème contre une bouteille d’eau. À y regarder de près, tout cela tient davantage de l’image littéraire que d’un lieu qu’on serait capable d’indiquer sur un plan de Téhéran.
Aucun reportage, blog ou chronique culturelle consacrés à la ville n’en a confirmé l’existence.
Et si cela existait tout de même quelque part?
On imagine sans peine des amateurs de vers se retrouver dans une ruelle calme, ou une rencontre informelle d’auteurs. De tels moments existent en Iran: on y lit, on débat, on échange des livres. Mais rien ne prouve, à ce jour, que quelqu’un, où que ce soit dans la ville, vende la poésie au sens propre.
D’après le portail Turistas, le mythe remonterait à l’époque où le papier en Iran — y compris de vieux manuscrits — était remis au recyclage au kilogramme. Peut-être que des poèmes oubliés se sont retrouvés dans ces liasses, et ce détail prosaïque aurait peu à peu glissé vers une légende romantique de la poésie vendue au poids.