02:39 28-11-2025

Haïfa et ses sangliers: gérer la cohabitation urbaine

À Haïfa, les sangliers investissent les quartiers, attirés par les déchets. Enjeux, réponses des autorités et conseils d’experts pour une gestion efficace.

Au nord de Haïfa, la ville et le sauvage partagent le même décor depuis des années. Les sangliers qui vivent au pied du mont Carmel connaissent désormais les rues: on les voit près des halls d’immeuble, sur des aires de jeux, et surtout autour des conteneurs à ordures. Pour les habitants, ces apparitions ne surprennent plus; elles se sont fondues dans le quotidien.

Comment les sangliers ont gagné la ville

Haïfa borde les pentes verdoyantes du Carmel, refuge d’une faune abondante. Quand la nourriture se raréfie en forêt, les sangliers choisissent la voie la plus simple: là où les repas se trouvent sans effort. La ville devient alors une option commode, surtout lorsque les conteneurs sont mal fermés. Des chercheurs notent que ces animaux mémorisent vite les lieux où ils se sentent en sécurité et où les restes sont faciles à récupérer; ils y reviennent ensuite régulièrement.

Comment réagissent les habitants

Les réactions varient: certains filment la rencontre, d’autres préfèrent éviter de sortir à la tombée de la nuit. Les animaux paraissent souvent placides, mais leur gabarit et leur imprévisibilité maintiennent une tension diffuse. Enfants et personnes âgées sont les plus exposés, parfois face à un sanglier dès le pas de la porte. Difficile de reprocher aux familles une prudence accrue.

En 2024, après un changement de maire, la situation a semblé s’améliorer: moins de sangliers en vue, et un apaisement relatif dans les quartiers. Mais début 2025, les plaintes ont de nouveau augmenté, ravivant la crainte d’un retour du problème.

Ce que font les autorités

À la mi-2025, un rapport du contrôleur d’État a montré que l’administration municipale ne disposait toujours pas d’une stratégie claire et coordonnée pour gérer la présence des sangliers. Des mesures existent, mais par fragments, sans chaîne de responsabilité ni protocole bien défini. Ce flou laisse naturellement aux habitants le sentiment que la situation n’est pas vraiment maîtrisée.

Ce que proposent les experts

Les scientifiques soulignent qu’il ne suffit ni de laisser la nature s’autoréguler, ni de se limiter au piégeage de quelques individus. Le sujet est plus large. La ville a besoin de conteneurs solides et étanches, d’une collecte des déchets rigoureuse, et de conseils au public sur la conduite à tenir face à un animal sauvage. L’analyse compte aussi: comprendre quels quartiers les sangliers privilégient et pour quelles raisons, afin que les données guident des mesures sensées.

Ce qui attend Haïfa

Cette ville israélienne illustre à quel point nature et urbanité s’entremêlent de plus en plus étroitement. Tant que la rue offrira une source de nourriture facile, les sangliers reviendront. Sans changement d’approche, les rencontres risquent de se multiplier. Des dynamiques similaires apparaissent ailleurs, et l’expérience de Haïfa pourrait servir bien au-delà d’Israël — à condition d’en tirer les bonnes leçons.